UN PEU D'HISTOIRE...
Camaret-sur-Mer vient du breton « kamm » (courbe) et « red » (courant).
Selon la tradition, saint Rioc (ou Riok) aurait, dès le IVème siècle, fondé à Camaret un ermitage, peut-être à l'emplacement de l'église actuelle, autrefois entouré d'un étang. Saint Rioc était le fils d'un roitelet du nom Elorn, dont le château s'élevait sur la rive droite de l'Elorn (rivière de Landerneau), vers Brézal. Elorn refusa de se convertir et chassa son épouse et son jeune fils Rioc, qui avaient tous deux embrassés la foi chrétienne.
Époque mégalithique
On n'a qu'une vague idée des premiers groupements humains aux environs de Camaret, mais les alignements de Lagatjar prouvent que cette région était habitée, il y a des millénaires. Camaret semblait être, environ 2500 ans avant J.-C., un important centre religieux. En 1776, on dénombrait encore quelques 600 menhirs, ce que le rendrait aussi important que Carnac dans le Morbihan.
Moyen Âge
Le port de Camaret est une excellente escale et les nombreux navires de commerces qui y mouillent, suscitent la convoitise des pirates. Ainsi les Camarétois font appel en 1469 au Pape Paul II qui avec une bulle pontificale en 1470 excommunie tout agresseur.
XVIIe siècle : La défense du port arsenal de Brest
Au XVIIe siècle, la Bretagne possède de grands ports de commerce et de guerre (Saint-Malo, Lorient, Morlaix, Brest). Avec la montée en puissance du pouvoir royal sous Louis XIV vient la nécessité de fortifier ces côtes. Vauban est alors chargé d’établir des plans de défense de ces ports. Dès 1685, il souligne la nécessité de protéger l’anse de Camaret qui est le passage obligé des navires se dirigeant vers Brest.
Le 18 juin 1694, alors que la tour de Camaret est encore en travaux, la flotte Anglo-hollandaise tente une descente sur Camaret afin de forcer le goulet et bombarder la ville de Brest. Les navires ennemis furent accueillis par les tirs croisés des 9 canons de la tour alors en place. La victoire est écrasante, environ 800 Anglo-hollandais sont tués contre une quarantaine de blessés seulement côté français. A la suite de cette bataille, Louis XIV honora Camaret du titre de gardienne du littoral de l’Armorique et fit frapper une médaille.
XIXe – XXe siècle : La pêche et la construction navale
Au XVIIe siècle, le port de Camaret borde la grève étroite du Notic. Là se pressent les maisons des pêcheurs et des armateurs. La prospérité de la pêche à la sardine au XIXe siècle conduit à élargir le front de mer et à construire sur l'espace gagné sur la mer. Les maisons à étages du quai ainsi que le quai actuel datent des années 1900.
Pendant plusieurs siècles, Camaret tira sa prospérité de la pêche à la sardine fort abondante dans ses eaux aux beaux jours. C'est une flottille de plusieurs centaines de chaloupes qui traquaient le "poisson bleu" dans la mer d'Iroise. Vendue fraîche ou salée, la sardine faisait vivre un peuple de pêcheurs jusqu'au début du XXè siècle, où, devenue rare, elle déserta les rives camarétoises.La crise des années 1901, 1902 et 1903 obligea à une reconversion hardie des pêcheurs locaux. D'abord en Espagne, puis sur les côtes britanniques, ils se lancèrent dans la pêche à la langouste. Cette épopée qui les mena de la Mauritanie aux Hébrides, fit en 1960 de Camaret le premier port langoustier d'Europe.
La pêche de ce crustacé fragile trouve un essor extraordinaire grâce à la construction de bateaux à viviers incorporés, permettant des campagnes de pêche plus longues et plus lointaines. Ce fut pour Camaret sur mer une période de prospérité et d’intense activité de construction et de réparation navale.
Le revers de cet âge d’or de la langouste fut la concentration de presque toute l’activité du port sur ce type de pêche ce qui engendra une catastrophe économique au début des années 90, quand l’activité langoustière prit fin du fait de l’épuisement de la ressource et de la fermeture aux pêcheurs bretons de certaines eaux territoriales…
Cependant Camaret sur mer tient bon et s’oriente vers des formes nouvelles d’activités.
A la fois port d’escale, port sardinier, port langoustier, Camaret a vu naître un très grand nombre de chantiers qui ont fait sa réputation tant par le savoir-faire de ses charpentiers que par leur capacité à innover.
L’âge d’or de la construction navale se situe dans la première moitié du XX° siècle où pas moins de dix chantiers répondent à la demande toujours grandissante de la pêche à la langouste.
Parmi les plus fameux, on citera les chantiers Hugot, Boennec, Le Fur, Morvan, Le Bris, F. Keraudren qui rivalisent dans le lancement de sloops et de dundees. Autour des chantiers, il faut compter les forges, la mécanique générale et les voileries qui s’activent dès que la coque a été lancée... La fin de la pêche à la langouste en 1990, qui déclinait depuis une décennie, marque la fin de cette activité si particulière à Camaret.